Archive for July, 2007

La complainte du picon bière

Saturday, July 7th, 2007

Texte et musique : Fabrice Collette

Depuis le temps que j’cours derrière
Un p’tit bout d’ciel, un peu d’pain blanc
Pour m’tartiner des nuits d’hiver
Qui auraient un peu l’goût du printemps
A force de boire toutes mes galères
J’ai décidé qu’il était temps
D’plonger au fond d’mon Picon-Bière
Et d’dev’nir un mort à plein temps

Sous les dessous de l’infirmière
Y’avait des douceurs à foison
Et des tas d’choses pas ordinaires
Des piqures à perdre la raison
Quand j’ai poussé mon dernier râle
J’ai prié pour les hôpitaux
L’idéologie libérale
Ça a jamais fait des morts égaux

Elle ma conduit vers sa lumière
Pour toucher la vie au bout d’ses seins
Noyer mes larmes au creux d’ses mains
Puis m’en aller au p’tit matin

On peut tout s’dire les nuits d’hiver
Quand y’aura jamais d’lendemain
Quand tout est perdu tout va bien
Mourir c’est bien mieux que l’chagrin

Mon p’tit bout d’ciel est bien amer
Cette fille m’a pris tout c’que j’étais
Elle danse au fond d’mon Picon-Bière
Amoureux pour l’éternité

Après la vie, qu’est ce qui vous reste ?
Quand même la mort n’a l’goût de rien
J’me r’passe le film d’cette nuit d’hiver
Et j’me dis qu’j’suis pas mort pour rien

Après la mort, qu’est ce qui vous reste ?
L’éternité sans lendemains
Et quand j’revois cette nuit d’hiver
J’me dis qu’jai pas vécu pour rien
Toute une vie pour cette nuit d’hiver
J’crois bien que j’suis pas mort pour rien
Toute ma vie pour une nuit d’hiver
J’suis prêt à re-mourir demain

Entre toujours et peut-être

Saturday, July 7th, 2007

Texte et musique : Fabrice Collette

Savoir sourire au p’tit matin
Quand la lumière se fait tendre
Et qu’elle vient caresser les rides au coin d’tes yeux

Etrangers, de moins en moins
Même s’il faut toujours attendre
A trop connaître, on oublie souvent qu’on n’sait rien

Viens r’garder le jour à ta fenêtre
En équilibre entre toujours et peut être

Apprendre à compter jusqu’à deux
J’ai trop voulu m’y laisser prendre
Y’a pas qu’les sourires qui font des rides au coin des yeux

Viens r’garder plus loin
Que la carte du tendre
Dans les caresses y’à toujours du chagrin pour demain

Après les rires du p’tit matin
Y’a la nuit pour nous apprendre
Qu’on peut mourir, juste d’avoir peur du lendemain

J’ai r’trouvé dans mes silences
Des mots écrits presque en urgence
Qui parlent de rien, p’tet’ bien de nous

On pourrait croire qu’ces jours qui s’avancent
Vont s’allumer d’nos différences
Et après rien, pourquoi pas nous ?

Faut pas croire qu’c'est gagné d’avance
Même si elle vient d’loin cette connivence
D’être étranger un peu partout

C’qu’on a traversé en slence
Faudra apprendre à s’faire violence
Et l’partager, même sans s’dire tout

R’garde autour de nous
Tous ceux q’echangent leur solitude
Contre quelques murs fragiles d’amour et d’certitude

Faudra faire gaffe que malgré nous
Dans la douceur de l’habitude
Qu’un beau matin on sache plus bien ce qu’était nous

C’était comme danser

Saturday, July 7th, 2007

Texte et musique Fabrice Collette
A la mémoire des fusillés du Chemin des Dames

Et le silence devient plus doux
A mesure qu’on avance vers le jour
Qu’est ce qui reste d’importance
Quand on s’en va pour toujours
Ce chemin pour te voir
Va m’emmener ailleurs

Plus peur de la violence des tambours
Qui chantent et qui avancent vers le jour
Après tant d’indifférence
De frères tombés pour toujours
C’était comme danser
C’était comme danser
C’était comme danser

Comme si la violence, c’était nous !
Comme si la suffisance, c’était nous !
Comme si not’ devoir
C’était d’mourir en silence !
C’était comme danser
C’était comme danser
C’était comme danser

J’suis parti pour not’ terre
Et j’crois plus à tout c’que jvois
Et ces gars loin derrière
Qui m’disent qu’y savent tout mieux qu’moi
Qu’est ce que j’pouvais bien faire
A part dire non ! et rentrer chez moi
C’était comme danser
C’était comme danser
C’était comme danser

Aux enfants qu’tu vas faire
Avec un autre que moi
Dis qu’si j’suis pas leur père
Ils s’ront quand même un peu d’moi
Que quand il faut choisir
Mourir libre c’est mieux qu’mourir
Ce s’ra comme danser
Ce s’ra comme danser
Ce s’ra comme danser

Ballade de nulle part

Saturday, July 7th, 2007

Texte : AV Migeassole & Fabrice Collette; Musique : Fabrice Collette

Encore un jour qui vient
Qui ressemble à l’hiver
Depuis qu’on est partis, dans la nuit, un matin
Sur des chemins de poussière

Chassés par le silence
de ceux qui parlent fort
Magiciens de la danse des mots, qui masquent ces différences
qui pourraient troubler le décor

Regarde autour de nous
Tout c’quon aurait pu croire
P’têt bien que malgré nous, on va faire du hasard
Le seul mot de notre histoire

Mais la poussière s’envole
Sans jamais faire une terre
Et dans les pays sans paroles, le hasard sert de boussole
A des chemins solitaires

Regarde autour de nous
Tout c’quon aurait pu croire
Crois bien qu’tout l’monde s’en fout, de nous, du hasard
Qui écrit notre histoire

Et tu roules
Vers une terre qui s’avance
Et on s’enroule
Au creux d’nos différences
Et tu roules
Vers cette terre qui te manque
Et on s’enroule
Dans tout c’qui nous reste, qui nous ressemble

Qu’est ce qu’on peut faire de mieux
Mon bel amour d’un soir
Que d’partager un peu, pour une nuit, pour nous deux
Nos ballades de nulle part

Arraché de toi

Saturday, July 7th, 2007

texte : F. COLLETTE et P. DETRE, musique : Fabrice COLLETTE

Cadres vides sur les murs
Comme des silences qui tourbillonnent
Que je n’entendais plus
Moi j’voulais t’emm’ner loin du brouillard
Mais j’ai noyé nos cocotiers au fond de la baignoire

Tu t’en vas
Bien sûr tu emportes avec toi, ton corps de reine
Tu t’en vas
Et sous chacun de tes pas, y’à mon cœur qui saigne
Arraché de toi, loin de moi

Cadres vides sur nos murs
Tout c’qui reste des aventures
Qu’on n’se racont’ra plus
Loin du brouillard on aurait pas pu croire
Que nos voyages nous emm’nais pas vers le même “quelque part”

Tu t’en vas
Bien sûr tu emportes avec toi, ton corps de reine
Tu t’en vas
Et sous chacun de tes pas, y’à mon cœur qui saigne
Arraché de toi, loin de moi

J’me suis noyé au fond de ton regard
Pas voulu voir l’autre coté
L’envers de ton mirroir
On a dansé chacun dans son poême
Y’a toujours un étranger caché dans ceux qu’on aime et

Tu t’en vas
Bien sûr tu emportes avec toi, ton corps de reine
Tu t’en vas
Et sous chacun de tes pas, y’à mon cœur qui saigne
Arraché de toi, Arraché de toi, Arraché de toi, loin de moi

Dans la rue un camion qui part
Qui emporte nos voyages loin de ma mémoire
Sur nos murs gravé notre histoire
Ce qui reste de nos corps froissés dans le brouillard

Tu t’en vas
Bien sûr tu emportes avec toi, ton corps de reine
Tu t’en vas
Et sous chacun de tes pas, y’à mon cœur qui saigne
Arraché de toi, Arraché de toi, Arraché de toi, loin de moi